En Mai, on avait bien avancé ….. enfin surtout Divya qui était carrément prête à partir et s’est donc octroyée 3 semaines de vacances à la Réunion et à Maurice. Normal avant un tour du monde me direz-vous ! J'en profite donc pour mettre les bouchées doubles et m’activer un peu en son absence. Je continue mes achats et m’organise pour le grand départ.
A son retour de vacances, on réalise la dernière étape de notre parcours ‘médical’ en partant en mission à la pharmacie. Un samedi après-midi de pluie, on prend le métro jusqu’à Porte de Bagnolet (c’est loin) pour se rendre dans un centre commercial (comme j'aime ça!), dans une pharmacie bien précise qui vend le générique de la Malarone (médicament anti-palu) le moins cher de tout Paris.
On s’empare d’un panier et on commence par choisir nos produits de Parapharmacie. Brosses à dent, dentifrice, déodorant, anti-moustique, crème solaire et compagnie. Le panier se remplit et je commence déjà à prendre peur ! Techniquement, 1 spray anti-moustique dure 15 jours, il nous en faudrait donc 24. Rien que ça. On nous conseille bien sur d’en acheter en France car les produits sont plus nocifs à l’étranger. J’en achète 2. Un mois d’anti-moustique pour commencer ça devrait aller. Idem pour la crème solaire. Il en faudrait des litres. J’en prends 2, mais de l’indice 50, j’apprends avec l’âge (ou plutôt je commence à écouter les conseils qu'on me donne...)
Notre panier déjà plein à ras bord, nous nous avançons vers un petit pharmacien qui a l’air aussi nerveux qu’efficace. On dégaine nos ordonnances. Le pharmacien s’active, lit, consulte, part, revient, et empile les boites de médicaments sur le comptoir. Ca dure un bon moment. Tous les gens derrière nous changent de file et soufflent. Les médicaments s’amoncèlent et le petit pharmacien disparaît petit à petit derrière la pile...
On en arrive alors à notre ordonnance de Malarone, le fameux anti-palu. Je me suis toujours dit que je n’en prendrais pas. Je n’en ai pas pris pendant mes 6 mois au Laos ni au Sénégal ni n‘importe où ailleurs (mais un peu comme je n’ai jamais mis de crème solaire en Guadeloupe et que j’ai maintenant réussi à atteindre mon capital solaire….) Mais là le petit pharmacien efficace devient autoritaire, il nous demande notre parcours, consulte frénétiquement le site de l’OMS et nous cite tous les pays à risque dans lesquels nous passons et dans lesquels nous devons donc nous protéger contre les méchants moustiques, l’animal le plus meurtrier de la planète, qui nous gâcheraient notre super séjour si on venait à en mourir. Et bla bla bla. Le petit tableau Excel qui est dans la tête de Divya s'active, elle compte combien de jours on sera vraiment en zone à risque et combien de jours il faudra en prendre. Elle en achète 11 boites. Et moi je suis faible, je suis venue en métro un samedi jusque dans la banlieue parisienne pour acheter des médicaments moins cher, donc j’acquiesce et achète le même nombre de foutue boite de médicaments, en sachant déjà pertinemment que je vais le regretter.
Le calvaire terminé, on ressort de la pharmacie avec 2 grands sacs de course plein. Epuisées, on veut aller boire un café chez Paul. Mais ils nous mettent dehors. Alors on part boire notre café au Mc Do (très glamour) et on se met à trier nos médicaments sur la table la moins grasse possible. Qui prend ci, qui prend ça, une boite pour toi, une boite pour moi. A un moment je pète un plomb et je dis même à Divya "mais oh c'est toi qui prend tous les médicaments!" (A ce moment là je comprends que la banlieue, le centre commercial et les 10 mois de pluie incessante ont eu raison de ma santé mentale). Je rentre chez moi avec plus de médicaments que je n’en ai pris dans toute ma vie.
Quelques jours après, j’ai consciencieusement jeté les boites des médicaments, les ai emballé dans des sacs à congélation séparés avec des annotations personnelles et leurs notices. Ils sont (un peu) moins impressionnants comme ça.
Et puis j’ai reconsidéré la prise de Malarone. J’ai lu des blogs et des forums. Pour résumer, les avis (des médecins compris) disent que c'est cher, encombrant, et pas forcément nécessaire. Que de toute façon même avec le médicament ce n'est que du préventif et qu'on peut attraper le palus quand même, que c'est mauvais pour l'organisme d'en prendre sur de longues périodes, et que les effets secondaires peuvent être importants (brûlures d'estomac, démangeaisons cutanée, diarrhées, maux de tête, nausées, perte d'appétit, troubles du sommeil etc.)
Et pour couronner le tout, seulement 38% des tourdumondistes (oui messieurs dames, c’est un mot !) en prennent.
J’ai regardé la pile de boite de Malarone. J’ai regardé mon sac à dos. J’ai consulté mon avis. J’ai compris je n’aurais jamais dû céder et les acheter. Bref, j’ai décidé de ne pas prendre de Malarone en préventif. Me reste plus qu’à revendre mes médicaments sur le bon coin maintenant (c’est légal vous croyez?)
Note à ma mère : Je ne vais pas vendre TOUS les médicaments Maman ! Je vais en garder 2 boites que j’emmènerai avec moi pour les prendre en cas de crise de palu dans une zone un peu reculée. Si jamais je devais attraper le palus, il ‘suffit’ d’être rapatrié vers un médecin qui a de quoi r le traiter. Toutes les zones infestées ont de quoi soigner sur place. C’est chiant, c’est à vie, mais même si j’attrapais le palus je n’en mourrais surement pas. Je connais pas mal de gens qui ont le palu et qui n’en sont pas morts (remarque ceux qui en sont morts je risque plus de les connaître) :-P
* Le zouk est le seul médicament dont nous ayons besoin (KASSAV- mon credo) ;-)