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Découverte d'une terre inconnue


L'Indonésie, dans les faits, c'est entre 17 et 20 000 îles, 8000 îles habitées, le 4ème pays le plus peuplé au monde, 300 langues différentes et 147 espèces menacées. Et dans mon esprit à moi, c'est mon ancienne coloc Camilla qui est de Jakarta, a toujours le sourire et faisait de la danse balinaise dans notre salon! Après plusieurs mois passé au Laos/Cambodge/Thaïlande/Myanmar, j'arrive le 16 février en terre inconnue (malheureusement sans Frédérique Lopez). Il paraît que c'est toujours en Asie-du-sud-est, mais pour moi ça n'a plus rien à voir. Cette fois-ci, je suis une touriste ébahie et tout n'est que découverte, j'ai donc envie de partager avec vous mes premières impressions et tout ce qui m'a étonné dans ce nouveau pays. 16 février - Atterrissage à l'aéroport de Jakarta pour reprendre un vol vers Surabaya (île de JAVA). L'aéroport est un peu vieillot comparé à tous ceux qu'on a pu voir avant. La fille de l'immigration me dit que je suis jolie puis demande à Divya si elle vient rejoindre son copain ici. Un type s'immisce dans la conversation, me demande si Divya est ma fille (WTF!?) et se marre en nous demandant d'où on vient et ce qu'on vient faire là. Accueil bon enfant! La première impression est toujours décisive. - Il y a beaucoup de femmes voilées, je suis contente, ça change! Je vois des groupes partir en pèlerinage à la Mecque (ça me rappelle mes nuits de transit à Jeddah!) - Tout le monde a l'air sympa et nous fait de grands sourires. Je me dis que je vais aimer les gens de ce pays .... même s'ils ont perdu mon bagage et ne savent pas où il est! Finalement ils le retrouvent. Un type de la compagnie m'envoie un mail et hop, j'enregistre mon bagage à temps pour notre 2ème vol. On se marre aussi à la sécurité avec l'équipe qui nous apprend nos premiers mots d'indonésien. Une fois arrivées à la porte d'embarquement, on ne nous laisse pas passer, ils veulent qu'on retourne à l'enregistrement car notre bagage en soute est "cassé". On essaie de leur expliquer en anglais que non, tout est rentré dans l'ordre et qu'on ne va pas refaire le chemin inverse. Mais impossible de communiquer, on rit beaucoup mais on se comprend très peu. Au bout d'un moment on abdique et on retourne au comptoir d'enregistrement, pour rien comme prévu. Du coup on en profite pour tester notre prononciation indonésienne et rigoler un peu avec cette équipe-là aussi. - La dame assise à côté de moi dans l'avion est adorable et prie en tripotant son chapelet. On nous sert une sorte de pain au lait fourré d'une pâte gluante verte fluo. Je sens que je vais encore me passer de desserts pendant un moment... - On arrive dans notre hôtel 4 étoiles, réservé sur Internet pour 4€ la nuit. Sauf qu'en arrivant, bien sur, on nous explique que le site a fait une erreur et oublié un zéro (on savait qu'il y avait une embrouille mais on voulait tenter quand même!), donc on s'apprête à quitter l'hôtel, de nuit, sous la pluie, avec nos sacs à dos, mais la manager nous dit de rester, qu'on ne va pas repartir sous la pluie et qu'ils nous font la chambre à 4€. 1ère nuit en reines! Ces gens ne seraient-ils pas un peu trop gentils ?! 17 février - Notre taxi nous parle en Indonésien comme si on comprenait. - Je suis surprise par la modernité de la ville (Surabaya), de la station de bus aux écrans modernes et bien organisée. Les routes sont très bonnes aussi. - On a lu que le prix de notre bus était 15 000 roupies alors quand on nous en annonce 30 000, on refuse. Chacun écrit le montant sur sa main et ils finissent par nous dire de monter pour 15 000. La négociation la plus facile de tous les temps. Ce n'est qu'en descendant du bus qu'on réalisera que le tarif normal et affiché partout était bel et bien de 30 000. Oup's! 18 février - Le Volcan Bromo est magnifique et impressionnant. Pour le visiter il y a 2 possibilités: louer une jeep et payer l'entrée au parc (30€ environ), ou y aller à pied par un petit sentier et ne rien payer. On choisit la 2ème option. Drôle de concept. - Les gens sont tous très mignons et nous disent de faire attention à nous et qu'ils espèrent qu'on fera bon voyage dans leur pays. Les jeunes ne sont pas timides du tout, ils font des selfies avec nous, des petites filles et des ados nous posent plein de questions en anglais et chantent pour nous, même les plus âgés nous font coucou. C'est limite louche !

19 février - On prend le bus pour rejoindre l'est de Java. Les mosquées sont toutes belles, grandes et très colorées. Il y a beaucoup de cimetières. C'est la 1ère fois que je revois des cimetières depuis les catholiques d'lnde du sud. - Les hommes (et quelques dames très âgées) fument presque tous, y compris dans les boutiques et dans les bus pour notre plus grand plaisir. - Il pleut des trombes. Tout à coup je prends une douche d'eau froide, une gouttière se déverse dans mon dos et sur mon sac, l'eau rentre dans le bus! On doit tous se décaler et se coller les uns aux autres pour éviter d'être trempé. Tout le monde rit ou sourit. 21 février - On réalise qu'il n'y a vraiment pas de prix fixe même pour les transports en commun. On nous annonce 100 000 ou 250 000 pour le même trajet. On comprend qu'on peut du coup demander ce que l'on veut et on négocie à 60 000. Un peu déconcertant.

- On prend un petit ferry pour Gilimanuk (île de BALI). Il y a une salle d'allaitement à bord, et un panneau qui dit de ne rien jeter à la mer qui me surprend encore plus que le panneau précédent. Je vous raconte même pas à quel point ce petit panneau me rend heureuse. - On débarque de nuit dans un bled où il n'y a que 2 hôtels, ce sont des hommes en scooters qui nous emmènent (sans casques bien sur). C'est tellement désert qu'on a du mal à trouver à manger (il nous semble qu'on mange dans le restaurant d'une mosquée mais on est pas sûres). Et dire qu'on m'avait dit que Bali c'était l'Europe ! 23 février - Il y a des porteurs partout, ou plutôt des porteuses vu que ce ne sont presque que des femmes, soit très âgées soit très jeunes avec des petits enfants qui les suivent pendant qu'elles portent nos bloc de plongée (à Tulamben les sites sont tous accessibles à pied depuis la plage) ou nos bagages jusqu'aux bateaux. On embarque pour Gili Air (îles GILIS ou "petites îles de la sonde"). Je ne plonge pas ici parce que les coraux sont tous morts à cause de la pêche à la dynamite il y a 20 ans .... 26 février - En rentrant des îles Gilis, on dépose tous nos chaussures dans une caisse et à l'arrivée on reste tous pieds nus dans le sable à attendre nos chaussures. C'est un peu long. Personne ne nous dit rien. Après avoir insisté, on apprend que toutes nos chaussures ont en fait disparu on ne sait où. Une trentaine de touristes attendent pieds nus une réponse. La manière dont la situation est gérée est intéressante: les membres de l'équipage partent ou se cachent un peu. D'autres nous font des blagues en nous disant de prendre leurs claquettes ou d'en acheter de nouvelles au coin de la rue. Finalement quelqu'un appelle le directeur de la compagnie qui arrive et nous dédommage pour acheter de nouvelles chaussures. Je repars pieds nus (adieu sandales de Rando Quechua!) mais amusée. 28 février - On arrive sur l'île de FLORES qui n'est vraiment pas touristique. On ne croise presque personne. On a parfois l'impression d'être les seuls touristes de l'île. Après la Thailande, ça fait du bien!

- Pour un peu plus de 100€ aujourd'hui on a passé la journée sur un bateau, fait deux plongées, vu des tortues, des requins, un ballet époustouflant de raies mantas au-dessus de nos têtes et rencontré les très endémiques et dangereux dragons de Komodo. Ils attaquent leur proie en la mordant et les 57 bactéries qu'ils ont sur la langue l'infectent. Ils la laissent ensuite mourir doucement et la déguste 2/3 semaines plus tard quand elle finit par mourir. Je me dis qu'ils ont vraiment tout ici. Je commence à envisager de m'y installer. À l'écart des dragons par contre.

02 mars - Aujourd'hui on a voulu acheter une île. On a découvert cette île quasi déserte où on peut venir passer la nuit alors on n'a pas pu résister et on est revenu pour y dormir. Il n'y a que nous, le sable fin, la mer turquoise, les poissons et les coraux, les petits requins au bord de la plage, la colline pour admirer le coucher de soleil et à la tomber de la nuit les étoiles et le plancton fluorescent. On imagine notre société parfaite sur cette île et on en garde le secret. Cherchez pas, je ne lâcherais rien. 04 mars- On ne peut pas louer de voiture à Flores, il faut forcément en louer une avec chauffeur. C'est comme ça qu'on se déplace pendant une semaine. On devait avoir un chauffeur mais finalement ils sont deux. C'est toujours le 1er chauffeur qui conduit, ils ne se relaient jamais le 2ème n'est apparemment là que pour attacher nos bagages sur le toit... Ils sont très jeunes et ne parlent pas du tout anglais. Nos échanges sont quasi inexistants, sauf quand ils en ont marre de notre musique (pourtant génialissime) et mettent là leur très fort par-dessus la nôtre !

- Ce soir on dort dans un couvent qui fait hôtel. Des sœurs et des étudiants en tourisme nous accueillent avec le sourire. C'est propre et coquet, mais on a un couvre-feu à 21h. Les étudiants viennent dans les hôtels les soirs après leurs cours pour s'entraîner à parler anglais et rencontrer les touristes. On les invite à manger avec nous. C'est apparemment la première fois que des touristes les invitent à manger. Ils sont adorables et ambitieux. Ils nous disent qu'ils doivent l'être vu le prix exorbitant de leur école : 90€ à l'année .... Ils nous font tellement relativiser.

- On assiste à de la danse-combat "Caci" dans un village. Les hommes font de petits pas de danse, chantent et tout à coup se fouettent sauvagement! Ils sourient quand on les touche, même quand leur bras est lacéré et saigne, pour dépasser la douleur et élever leur âme.

05 mars - On visite des villages hors du temps. Les enfants nous entourent et nous prennent les mains. On se croirait au Moyen âge. Le sol est pavé, les huttes ont des toits de chaume et il y a des os et de la peau de buffles partout.

06 mars - Aujourd'hui j'ai commandé du pain au chocolat et on m'a apporté deux tranches de pain de mie avec des copeaux de chocolat et du gruyère !! J'avais raison pour les desserts, mais vive les découvertes culinaires.

- On assiste à un petit live de musique traditionnelle très agréable . On ne peut pas s'empêcher de danser avec les serveuses. Tout ça me fait beaucoup penser à Hawaii ou à la Polynésie. 8 mars - Le retour à BALI est un peu un choc après FLORES. Ici, passer d'une île à l'autre et comme passer d'un monde ou d'un pays à l'autre. On ne dit plus bonjour et merci en Indonésien mais en Balinais. C'est développé, il y a beaucoup de touristes et on y trouve à peu près les mêmes choses qu'à Paris. Mais malgré ça l'ambiance est douce et reposante. - Les rizières et les temples sont à couper le souffle. On veut s'installer ici !

- Quand notre voiture crève à 3h du matin (en route pour aller voir le soleil se lever d'un volcan), tous les gens que l'on a réveillé, au lieu de nous pourrir et d'être énervés comme ils "devraient" l'être, nous aident à changer la roue. Une vieille dame particulièrement sympa nous pète et nous rote dessus et nous fait bien marrer. Notre journée a tellement bien commencé ! 12 mars - Dans les boutiques, quand on encaisse le premier paiement de la journée, on fait une petite prière pour que la journée continue de se dérouler comme ça. On frotte les billets contre la marchandise en priant avant de les ranger dans la caisse. - Partout dans les villages et devant les temples on construit des divinités/monstres géants pour le nouvel an Balinais qui aura lieu à la fin du mois.Tout le monde fait des donations et met la main à la pâte. On voit les géants de carton (et non pas des géants de papieeeeeeer ) prendre forme jour après jour. Le jour de l'an, ils défileront de village en village sur des chars et seront ensuite brûlés. On a pas trouvé de boulot alors on ne sera pas là pour voir ça.

17 mars -Il y a bien d'autres choses qui m'ont surprises dans ce pays mais je n'ai pas le temps de tout vous raconter ici.

On quitte l'Indonésie avec regret. Ce pays aura sans aucun doute une place particulière dans ce voyage.


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